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Progressons

Ce blog a pour objectif de présenter divers sujets de société afin d'éveiller l'esprit critique.

Le problème de notre société face à la culture numérique

L’essor d’internet ces dernières années fut une formidable avancée technologique en ce sens qu’elle a permis au monde entier de pouvoir communiquer sans effort.

Ces progrès ont toléré une prolifération du partage et notamment du partage musical et audiovisuel. Il est aujourd’hui très facile de transmettre une musique ou un film à un autre ordinateur. Il faut simplement s’accommoder d’envoyer la musique sur un serveur web. De ce serveur, un autre internaute peut la télécharger en toute sécurité.

I) l’Etat actuel de la législation concernant la culture numérique

Cette évolution a permis la naissance d’un nouveau débat concernant le partage de la culture numérique. La difficulté consiste en ce que la musique téléchargée n’existe pas du jour au lendemain. Elle a demandé un très grand travail réunissant le musicien, le producteur, l’ingénieur du son et bien d’autres.

Par ailleurs, la création d’une oeuvre musicale demande du temps, de la connaissance du langage musical et du talent dans la création. Par exemple, une musique nécessite sa composition, son interprétation, sa reprise, un studio, de l’équipement, un traitement informatique, du temps etc..

Au final, tout ces facteurs s’amoindrissent dans un contenu d’environ 3 minutes 30 téléchargé sans scrupule par un internaute plus ou moins averti.

Dès lors, chaque Etat doit prendre en compte ces données pour adapter une politique culturelle convenable. En ce qui concerne la France, la loi Hadopi du 12 juin 2009 a pour but de mettre un terme au partage en pair a pair. La sanction étant mesurée en fonction de la récidive de l’internaute.

La loi Hadopi est complexe puisqu’elle s’attaque à l’adresse IP de l’internaute et tente d’exercer une pédagogie par mail. Néanmoins, je ne trouve pas cela intéressant d’entrer dans les détails de cette loi et de son application.

Retenons que si elle n’apporte pas un changement majeur dans le comportement des utilisateurs, elle a néanmoins l’avantage de prendre le problème de la culture numérique en considération.

François Hollande, le nouveau président de la République est d’ailleurs de cet avis étant donné qu’il a prononcé l’envie d’abrogation de la loi Hadopi. Sa ministre de la culture Aurélie Filippetti a confirmé cette annonce lors de son élection. Pour elle, “Le système de sanctions mis en place est inefficace et négatif du point de vue du message.”

En revanche, il considère la question de la culture numérique comme un enjeu de notre époque. Il est partisan du droit d’auteur et de la création mais en même temps, il souhaite une diffusion limpide et intelligente.

Aujourd’hui même, il n’existe pas réellement de véritables projets à donner suite à Hadopi. Ainsi, à mon sens, il est nécessaire d’aller plus loin dans la politique à mener. Nous devons nous poser la vraie question :

II) La culture numérique doit-elle être libre ou payante ?

Je reformulerai ma question de la façon suivante : soit on instaure une grande politique favorisant la diffusion culturelle permettant au plus grand nombre d’acquérir du savoir au moindre coût ou soit, on met en place une organisation payante protégeant l’auteur et valorisant la propriété intellectuelle.

La culture a un prix qu’il faut payer

Christophe Lameignère, PDG de Sony Music est un défenseur de la culture payante et de la loi Hadopi. Il évoque que “l’Hadopi est vital pour la culture.. Internet est une jungle où la loi du plus fort règne… En réalité, la musique coûte moins cher que dans les années 70.”

L’artiste Thomas Dutronc ajoute que “Si plus personne n’achète de CD, les labels indépendants vont disparaître.. Il faut que les mentalités changent et que les gens disent “J’aime alors j’achète”.

On remarque que la plus grande inquiétude des artistes réside dans la peur d’un travail accompli pour rien. Ils ont peur d’obtenir une très faible rémunération et ainsi de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de leurs métiers.

On peut citer à ce propos le fameux adage : “Tout travail mérite salaire.” Si nous comprenons aisément cette position, il est néanmoins intéressant d’analyser la pensée inverse.

Trouver l’équilibre nécessaire entre un accès à la culture et la protection du droit d’auteur.

Le travail le plus périlleux est dans la recherche d’un tel équilibre. Il faut réussir à ce que l’internaute puisse obtenir de la musique, des films et autres biens culturels tout en protégeant l’artiste du travail accompli moyennant un salaire.

Si je plébiscite cet équilibre, je ne me positionne pas ainsi en faveur d’une culture totalement gratuite ou totalement payante. C’est dans ce cadre que je trouve les offres telles que Spotify ou Deezer très intéressante. Par la somme de 5 à 10 euros par mois, on peut avoir accès à un catalogue numérique universel.

A mon sens, le mot pédagogie est indispensable dans l’évolution des mentalités et dans les nouvelles politiques à adopter. Au lieu de réprimer constamment lors d’une infraction, il faut au préalable avertir, prévenir, conseiller le citoyen du danger d’un simple téléchargement.

Il faut avertir que derrière chaque musique, chaque film, on perçoit tout un travail de préparation et de construction. Si l’internaute se rend compte de toute ces données, il sera plus à même de financer son acquisition.Nous avons vu en janvier dernier toute la polémique qu’à suscité la fermeture de Megauplaod. De très nombreuses personnes ont contestées cette clôture en évoquant une restriction à leur liberté.

Pour moi, le problème est ailleurs. Il faut pouvoir rémunérer l’artiste pour le bien être de la société mais il faut reconsidérer le prix d’attribution. Le prix d’un DVD, d’un album est beaucoup trop élevé. Les modes de consommations ont changé et il faut s’adapter en conséquence.

Je défends l’idée d’un catalogue numérique universel et de manière générale, d’une musique payante à moindre coût.

On pourrait par exemple prélever cet argent sur le forfait internet, sur un abonnement culturel plus ou moins coûtant en fonction des usages.

On pourrait instaurer une carte culturelle d’abonnement et d’usage.

On pourrait instaurer une politique de publicité permettant à l’artiste d’être rémunéré par la publicité et ainsi d’offrir un contenu gratuit à l’utilisateur.

Un problème a toujours sa solution, il est seulement nécessaire de bien l’appréhender et d’être sérieux dans le travail. Je terminerai par ce qui me semble le plus juste et le plus honnête pour le bien-être de tous : la pédagogie avant la répression ; l’équilibre avant l’extrême.

Pour aller plus loin :

L’intervention de François Hollande dans le Monde

Le site de l’hadopi

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