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Progressons

Ce blog a pour objectif de présenter divers sujets de société afin d'éveiller l'esprit critique.

Le foot, métaphore de notre société

Un entraîneur de football américain Philipps Brum évoqua une phrase très juste, à savoir “Les entraîneurs entraînent le jeu, les meilleurs entraînent les hommes.” Il y’a deux jours, l’équipe de France de foot s’est incliné en quart de finale du Championnat d’Europe contre l’Espagne (0-2). Si on observe rien de honteux, il subsiste néanmoins un malaise très profond dont il serait pertinent d’approfondir l’analyse.

Quelques années auparavant, en 1998, l’équipe de France de football a remporté la coupe du monde. Deux ans plus tard, elle a confirmé son succès mondial en remportant le championnat d’Europe. En 2006, lors du mondial en Allemagne, la France se hisse en final mais s’incline contre l’Italie.

Ce mondial 2006 marque le début de la tourmente autour du football français. En effet, le joueur français Zinedine Zidane est coupable d’un geste très violent envers l’italien Marco Materazzi. Ce coup de boule vu par des millions de personnes dans le monde entier sera sanctionné d’un carton rouge mais revêtira toute sa symbolique malsaine. On pourrait penser que ce geste est isolé, signifiant le manque de contrôle du joueur par les attaques verbales de son adversaires. Néanmoins, des actes de violences vont s’ensuivre quelques années plus tard.

DES “SALES GOSSES”

Si lors de l’Euro 2008, l’équipe de France sort lamentablement de la compétition en s’inclinant contre la Hollande (1-4) et l’Italie (0-2), c’est surtout en 2010 lors du mondial en Afrique du Sud qu’elle révèle son véritable désarroi. En effet, dès le début de la compétition, Nicolas Anelka insulte l’entraîneur Raymond Domenech. Puis, quelques jours plus tard, on observe l’histoire du bus de Knysna avec des français refusant de s’entrainer. Si l’affaire concerne un nombre restreint de personnes, en raison de la couverture médiatique du mondial, elle porte des conséquences mondiales. Le débat qui s’en suit est le comportement intolérable des joueurs français qui se moquant du maillot, de la France et de l’histoire pensent davantage à leur propre personne et à leur argent.

UN MALAISE PERSISTANT EN 2012

Aujourd’hui, nous sommes au coeur du Championnat d’Europe se déroulant en Ukraine et en Pologne. Après les crises évoquées, l’équipe de France a cherché à retrouver des couleurs et un peu de l’amour de la part de ses supporters. Ces tentatives sont passés par le remplacement de Raymond Domenech par Laurent Blanc, ancien champion du monde, par de nouvelles techniques de communication et par une certaine propagande notamment dans l’organisation des matchs amicaux. Après des éliminatoires difficiles, l’équipe de France retrouve un fond de jeu, un peu d’amour et surtout de l’espoir dans l’approche de la compétition.

Hélas, dès le premier match passable face à l’Angleterre (1-1), l’équipe de France s’est de nouveau démarqué par le biais de son jouer Samis Nasri, joueur le mieux payé de l’équipe. En effet, après son but égalisateur, il a adressé un “Ferme ta gueule” aux journalistes de l’équipe. Si le non match face à la Suède (0-2), n’est pas catastrophique en soi, la défait en quart de finale face à l’Espagne (0-2) étaye un nouveau malaise.

En effet de nouveau Samir Nasri, s’en prend à un journaliste en utilisant les insultes les plus violentes qu’elles soient. De surcroît, des rumeurs concernent le joueur Jérémy Menez qui aurait adressé également des insultes à son gardien Hugo Lloris ainsi qu’à l’arbitre. D’autres joueurs, comme Karim Benzema ou le président de la fédération française de football Noël Le Graët retienne en revanche le bon parcours de la France.

Mais comment peut-on qualifier le parcours de l’équipe de France de correct sachant qu’ils ont réalisé un match passable, un bon match et deux matchs médiocres ? L’addition aboutit à une moyenne assez basse surtout que le match face à l’Espagne a révélé une faible équipe de France qui semblait ailleurs en n’ayant pas l’impression de courir ou de mouiller le maillot.

LE FOOT, L’IMAGE D’UN MONDE CAPITALISTE

Pour la plupart, les joueurs sont jeunes, gagnent des millions d’euros dans leurs clubs respectifs. A titre d’exemple, Samir Nasri gagne 500 000 euros par mois à Manchester City. Est-ce que l’argent dépasse les joueurs et les poussent dans un état second ? Nous vivons dans une société capitaliste prônant la vitesse, la richesse, les échanges, la réussite au détriment de l’amour et de la cohésion. L’argent est devenu par les plus grandes entreprises qui dirigent le monde. A titre d’exemple, le club de Manchester City, de Chelsea et maintenant du Paris Saint Germain sont détenus par des investisseurs milliardaires qui n’hésitent pas à investir des millions d’euros dans des joueurs promoteurs.

Vous imaginez, à 20 ans, être recruté pour des sommes pouvant s’élever à 50 millions d’euros et gagner ensuite des centaines de milliers d’euros par mois. Les jeunes joueurs sont formés pour répondre à une attente économique et sociale. Ils ne vivent que pour la loi de l’argent et du club. Ce n’est pas si étonnant qu’on observe autant de transferts entre chaque saison. On ne trouve plus d’accroches historiques et sociales. On échange les joueurs comme si on échangeait des marchandises. Je ne dirais pas que le joueur est un esclave puisqu’il touche des sommes impressionnantes mais il est l’instrument d’un monde qui le dépasse.

QUAND L’ÉDUCATION DISPARAIT

Ajoutons à cela, que le jeune joueur de foot est “formaté” depuis des années pour devenir le futur grand “crack” du football. Il ne reçoit presque aucune éducation et sa

formation est uniquement signe de performance, rien d’autre. D’autre part, les clubs prennent en charge les joueurs très jeunes en les dépossedant de leurs familles. Dans des contextes économiques difficiles, les familes acceptent de laisser leurs enfants à ces grandes entreprises. Dès lors, le manque de culture de certains joueurs se fait crièment sentir. A titre d’illustration, on peut traiter de Frank Ribéry dont les critiques sont importantes de la part des médias.

UNE MENTALITE DIFFERENTE SELON LES PAYS

Cependant, si nos propos peuvent nourrir des explications quant aux comportements actuels des joueurs, on peut s’aperçoit d’un paradoxe. En effet, en Espagne, en Italie ou encore en Allemagne, on ne retrouve pas de telles réactions de la part des joueurs. On a qu’à contempler le club de Barcelone ou la sélection Espagnole pour s’apercevoir que les joueurs possèdent une grande humilité et ne montrent aucun signe d’arrogance.

Des footballeurs comme Xavi, Iniesta ou Cesc Fabregas gagnent des sommes phénoménales et pourtant, on ne les sent pas coupés du monde. Ils pratiquent le football dans leur pays et en regardant la RTVE, je peux témoigner qu’ils répondent avec grande gentillesse à la télévision espagnole. Enfin, si la France a accepté ses primes, l’équipe d’Espagne les ont refusées en raison des problèmes économiques et l’équipe Italienne en raison des tremblements de terres secouant le pays depuis quelques mois.

LE MAL EST-IL UNIQUEMENT FRANCAIS ?

Dans tout les cas, je reste persuadé que la controverse dépasse le monde du sport et touche la sociologie et la psychologie. Pour redonner une nouvelle impulsion à l’équipe de France de foot, il faut passer par une redéfinition de la morale et de l’éthique dans la société. Il faut que la politique reprenne le dessus sur l’économie et que l’on puisse contrôler le salaire de ces joueurs. Il faut également revoir le modèle éducatif dans la formation. Il faut impérativement que le joueur se sente en confiance et se sente comme une personne “normale”. Le travail va être difficile mais un premier pas serait d’exclure définitivement de l’équipe de France, les joueurs posant des problèmes d’éthiques et de morales.

On est loin d’un changement mais l’espoir se doit d’être gardé.

Le foot, métaphore de notre société
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